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GUIDE: Les principes de la communication consensuelle


➡️ Pourquoi la question du consentement est-elle si complexe? ➡️ Le consentement envers soi-même: un point de départ? ➡️ Pourquoi le consentement va au delà d’un oui ou d’un non

➡️ Comment la communication consensuelle peut être excitante.

➡️ Le plaisir du consentement multidirectionnel.

➡️ Le rôle crucial du contexte dans le consentement

➡️ Consentement libre et enthousiaste Pour cette série de vidéo et d'articles, nous nous sommes inspiré·e·s des principes du consentement développés par Meg-John Barker. Libre à vous de lire, de regarder ou d'écouter! Nous vous présentons ici les principes de nous jugeons les plus utiles, en plus de plusieurs exemples et suggestions de pratiques pour intégrer la communication consensuelle dans votre vie quotidienne! Meg-John Barker est une écrivaine et thérapeute. Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur la sexualité, le genre et la santé mentale, notamment « Rewriting the Rules » et « Queer: A Graphic History and many other comic books and zines » Cliquez ici pour un aperçu de son travail au sujet du consentement (en anglais).



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Pourquoi la question du consentement est-elle si complexe?



Un des facteurs clés est le contexte social. Beaucoup d'entre nous ont grandi, et continuent de vivre, dans des sociétés où la communication non consensuelle est la norme dans la vie quotidienne. Faire pression sur les gens pour qu'ils fassent certaines choses est normal dans de nombreuses cultures. Nous n'avons pas tendance à en être très conscient·e·s !


Pensez-y... À quand remonte la dernière fois où vous avez dit à quelqu'un·e, ou que quelqu'un·e vous a dit, "Allez, juste un essai" ou "oh... allez" ou "juste pour cette fois" ? Nombre d'entre nous n’est simplement pas habitué à accepter de se faire dire non. Par exemple, quelqu'un·e dit qu'il ne veut pas danser, boire un verre, manger certains aliments ou se joindre à vous lors d'un événement ou d'une fête…

Les normes et les valeurs dominantes dans nos familles, nos groupes d'ami·e·s, nos lieux de travail ou la société en général exercent toutes sortes de pressions pour que nous nous comportions d'une certaine manière, pour s’intégrer, être accepté·e·s ou aimé·e·s.


Il y a certainement beaucoup de travail à faire en matière de communication dans les domaines de l'intimité et de la sexualité! Et si nous commencions toutes et tous à essayer de réduire la communication non consensuelle, en général? ➡️ ACTION


Au cours des prochains jours, essayez d'abord d'être plus attentif·ve·s aux façons dont vous, ou d'autres personnes autour de vous, font pression sur leur entourage - probablement sans le vouloir...


Et puis, après une semaine environ, si vous vous sentez à l'aise de le faire... peut-être pouvez-vous essayer de le faire remarquer gentiment aux personnes qui vous entourent? Aussi, chaque fois que vous vous surprenez à faire pression sur les autres, que pensez-vous de vous en excuser ou encore de reformuler votre interaction?


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Le consentement envers soi-même: un point de départ?



À quelle fréquence faites-vous quelque chose que vous n'avez pas envie de faire ? Est-ce que ça vous arrive de vous pousser à bout par sens du devoir, parce que vous ne voulez pas décevoir quelqu'un·e d'autre ou le blesser ? Ou plutôt parce que vous pensez que c'est la bonne chose à faire? Parce que vous avez peur que votre refus ait un impact sur votre réputation?


Utiliser les concepts de la communication consensuelle pour réfléchir au consentement ou à nos façons de communiquer est certainement très utile. Il peut l’être tout autant de penser aux manières dont nous sommes consensuels envers nous-mêmes. Pour plusieurs, il est fréquent de se traiter de manière non consensuelle, à divers niveaux. Puis, quand on découvre qu’on a été non consensuel envers soi-même, l’autocritique vient aggraver la situation.


Parfois, nos comportements non consensuels envers nous-mêmes nous empêchent de vivre des moments de joie et de plaisir quotidiens.

➡️ ACTION Pourquoi ne pas essayer de jouer à attraper vos pensées non consensuelles, juste avant qu’elles ne se transforment en action?


Parfois, nos comportements non consensuels envers nous-mêmes nous empêchent de vivre des moments de joie et de plaisir quotidiens.


En plus de pratiquer le consentement envers vous-mêmes, vous pouvez aussi vous entrainer à vous faire des promesses.. et à les tenir! Commencez doucement, puis petit à petit, faites confiance en votre sens de l’imputabilité. Peu importe la nature de la promesse. Cela peut être aussi simple que de prendre 5 minutes, le matin avant d’aller travailler, pour boire un thé, en savourer l'odeur, le goût, la chaleur de la tasse sur vos mains. #AutoSabotage #AutoConscience #CritiqueIntérieur #AutoResponsabilisation #PetitesVictoires #ProgrèsGraduels #Consentement #Normes #PleineConscience #RéflexionPersonnelle #CultureNonConsensuelle #Intimité #Sexe #Unime

Pourquoi le consentement va au delà d’un oui ou d’un non



La plupart du temps, la dichotomie «oui/non» est insuffisante pour exprimer la complexité de ce que l’on ressent lors de nos interactions avec les autres. Pourtant, lorsqu’on entend le mot «consentement», c’est souvent ce qui vient spontanément à l’esprit : oui vs non.

Il peut être utile de noter que nos interactions et décisions en matière de consentement sont influencées par quatre éléments distincts.

  • Les désirs : ce que nous aimerions voir se produire

  • Le cadre («the boundaries» en anglais) : les éléments qui doivent être présents (ou au contraire, absents) pour qu’on se sente à l’aise, et/ou que l’expérience s’avère positive

  • Les besoins : ce qui doit être présent (ce que l’on veut absolument)

  • Les limites : ce qui doit être absent (ce dont on ne veut absolument pas)

La langue anglaise distingue «boundaries» et «limits», tandis qu’en français, on a souvent recours uniquement au mot «limites» pour exprimer les deux idées. Même en anglais, dans les discussions sur la sexualité et les relations intimes, le mot «boundaries» est utilisé (parfois à tort) pour exprimer aussi les limites.

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Nous vous encourageons à vous familiariser avec les différences existant entre ces deux concepts.


Parce qu'en utilisant le même mot, on perd des nuances importantes : le «cadre», en français, évoque l’idée selon laquelle certaines conditions doivent être rencontrées pour que l’expérience soit associée au confort et à la sécurité ; tandis que les «limites» permettent d’indiquer précisément ce qui est acceptable, et ce qui ne l’est pas.



Comment la communication consensuelle peut être excitante



Veux-tu un massage ? => Est-ce que je peux te donner un massage sensuel, en utilisant beaucoup d'huile de coco ? Peut-être dans la douche ? Si ça te tente, quelles parties de ton corps aimerais-tu que je touche, et comment ?

Est-ce que je peux te toucher ? => Est-ce que t’aimerais que je te touche la vulve ? Ça te tente ? Avec quoi tu aimerais que je te touche? Ma main ou… peut-être autre chose ? Est-ce que tu aimerais que j’utilise une forme de lubrifiant ? Quelle partie de ta vulve voudrais-tu que je touche ?


Est-ce que tu aimes le sexe BDSM ? =>

Aimerais-tu qu’on utilise des menottes ce soir ? Oui ? Quel rôle aimerais-tu jouer? C'est moi qui porte les menottes, ou c’est toi ? Hmm... Et, qu’est-ce que tu aimerais que je fasse pendant que tu les portes ?

La différence entre les deux versions concerne la première dimension cruciale de la communication consensuelle : elle est préalable, informée et spécifique.


Afin que chacun·e puisse examiner et prendre en compte désirs, cadre, besoins et limites, l’information au sujet de ce qui est offert, proposé ou demandé doit être donnée au préalable (donc avant) - incluant les aspects incertains ou inconnus.


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Nous espérons que ces exemples ont montré que préciser ce que l’on offre permet à l’autre personne de savoir ce à quoi elle consent. De plus, communiquer de cette manière peut être très excitant…



Le plaisir du consentement multidirectionnel



La communication consensuelle est multidirectionnelle. Oublier de considérer cet aspect central cause souvent un non-respect du cadre ou des limites de l’autre. Sans compter que cela peut parfois nous faire rater une belle opportunité.


Le processus de communication/prise de décision consensuel n’est pas nécessairement unidirectionnel - une personne demande, l’autre accepte ou refuse. Au lieu de cela, nous apprécions vraiment la façon dont Meg-John, propose d’envisager le consentement comme un processus de prise de décision «aller-retour» entre les différent·e·s partenaires impliqué·e·s. Chacun·e peut partager ses désirs, besoins et limites, préciser le cadre souhaité pour l’expérience : le tout peut être discuté ouvertement, avant d’en venir à une décision commune.


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Cela peut être très amusant de se pratiquer, avec un partenaire intime, à se faire des propositions et des demandes. Par exemple, en envoyant un texto à cette intrigante personne avec qui vous venez d'entrer en contact sur une application de rencontre ou en discutant de la façon dont vous et votre partenaire passerez votre prochaine soirée sans les enfants . Cela peut aider à faire monter le désir et c'est un excellent moyen d'apporter de la variété et d'éviter la routine.


Vous pouvez également vous pratiquer dans la vie quotidienne. Par exemple, en planifiant la prochaine journée que vous passerez avec votre meilleur·e ami ·e, la prochaine soirée avec vos camarades de sport ou vos prochaines vacances en famille…


Peu importe l’occasion choisie : nous vous suggérons d'essayer de clarifier les désirs, le cadre, les besoins et les limites de chacun·e.



Le rôle crucial du contexte dans le consentement



👍 Après une longue journée de travail, faire l'amour dans une douche inconfortable sous un minuscule jet d'eau, dans une baignoire glissante - avec un·e colocataire qui essaie d'étudier dans la pièce d’à côté.

👎 Pendant les vacances, faire l'amour dans la douche spacieuse d'une confortable chambre d’hôte. Un verre de vin à la main. Une pomme de douche gigantesque. Et aucune idée de qui est à côté !


👍 Faire l'amour pendant ma période de fertilité. Dans un endroit idyllique dans la nature. Où l’on peut se cacher des passants derrière un arbre massif…

👎 Faire l'amour dans ce même endroit magnifique alors que je suis menstrué·e, fatigué·e et que mon esprit est distrait par le travail.

En ce qui concerne le consentement, la communication devrait également être un processus continu et réversible. Qu’il s’agisse d’un·e parfait·e inconnu·e ou de votre partenaire de longue date, le fait de vouloir quelque chose un soir, une heure, une minute, ne signifie pas nécessairement qu’on voudra la même chose à un autre moment, ou dans un autre contexte


Avec le temps, le corps et l’esprit humains évoluent; les situations aussi ! On ne devrait donc jamais arrêter de communiquer à propos du consentement.

La communication liée au consentement doit être comprise comme un processus continu et réversible, cela s’applique aussi au consentement envers soi-même.


➡️ ACTION


Essayez de prêter attention à la fréquence à laquelle votre voix intérieure vous dit de faire quelque chose, alors qu’en fait, vous n’en avez pas envie. Aller à une fête même si vous êtes fatigué·e et que vous préféreriez vous blottir dans le sofa avec le livre qui vous y attend depuis deux semaines, aller courir, même si votre genou vous fait mal. Construire une routine saine implique de considérer les signes que votre corps vous donne !



Le consentement libre et enthousiaste



🛑 EXEMPLE A J'ai dit oui, mais je ne savais pas si j'allais aimer ça, car je n'avais jamais essayé avant. Je ne lui ai pas dit parce qu'il était plus âgé que moi et que je ne voulais pas avoir l’air inexpérimentée.

🛑 EXAMPLE B

Une fois commencé, je ne savais plus comment lui expliquer dans sa langue que je préférais faire une pause et aller ailleurs.


Un autre aspect important consiste à s’assurer que l’autre consent de manière enthousiaste.


Un autre aspect important consiste à s’assurer que l’autre consent de manière enthousiaste. En général, on peut sentir si le consentement de l’autre est hésitant, ou comme teinté d’une sorte de timide soumission - on l’entend dans la voix, ou encore, on le devine dans l’expression corporelle, non verbale.

Tel que mentionné précédemment dans cette série, le problème est que notre culture nous enseigne qu’il est «normal» de faire des choses qu’on ne veut pas vraiment faire. Il faut donc être attentif ou attentive, et faire confiance à son ressenti lorsqu’on a l’impression que l’autre n’a pas consenti avec enthousiasme. On peut alors prendre un peu plus de temps pour essayer de savoir ce qu’il ou elle ressent réellement.


➡️ ACTION Il est également important d’admettre le rôle des privilèges et des différents types d’oppression. Beaucoup de gens ne sentent pas qu’il est sécuritaire, ou qu’ils/elles sont capables de communiquer (désirs, cadre, besoins et limites) librement, en raison de dynamiques de pouvoir implicites.

Une prise de conscience de la répartition inégalitaire du pouvoir, sur tous les axes de privilège et d’oppression (incluant la racisation, l’orientation sexuelle, le genre, le statut socio-économique, le capacitisme, l’âge, la santé mentale et physique, l’expérience et la force) aide à comprendre comment ces différents facteurs entrent en jeu et limitent la liberté que ressentent certaines personnes de dire non, lorsqu’on se trouve dans une position privilégiée.









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